Charlie l'artiste

Dans l'hypothèse d'un futur déménagement nous avions décidé d'anticiper en faisant un grand ménage dans ce qui nous sert de garage. Pendant les 6 mois d'automne et d'hiver, il n'est pas accessible sauf en bottes ou en voiture. En bord de mer cette période se compare un peu à la saison des pluie, c'est presque exagéré mais pas tant que ça! De grosses flaques d'eau comblent les trous de l'été. Les oiseaux prennent du plaisir à s'y baigner et mes enfants à y mettre les pieds. Hier, il pleuvait, Nous étions tous les 5 en bottes de plastique certaines un peu justes, d'autres trop grandes, mais prêts pour une dose d'humidité. Charlie s'est empressé d'enfourcher la draisienne d'une flaque à l'autre il n'a peur de rien jusqu'à se trouver à demi immergé. Finalement il posera l'engin dans un coin pour découvrir les trésors de mon enfance que son frère et sa sœur explorent déjà. On gardera les poupées de collection, la boite avec le chien loup et quelques vieilles peluches à bien laver. Je me sentais fatiguée peut-être pas par la tâche effectuée mais à l'idée de déplacer à nouveau tout cela dans une nouvelle maison. Je serais bien tombée dans la mélancolie si les enfants ne m'avaient pas rappelé à la réalité de l'instant présent. Charlie avait bien besoin d'un rinçage à l'eau claire après son bain de boue. J'ai trouvé son front gonflé, puis pensé qu'il avait dû se cogner sans pleurer, demain cela aurait disparu. Au lieu de ça il a gonflé encore pendant la nuit et au petit matin je découvrais son visage déformé par un gonflement du nez et de l’œil droit. Direction les urgences. Je tentais de rester calme et peut-être que c'est bien l'image que je donnais mais j'étais inquiète et mon cœur battait vite. J'ai envié ceux qui parviennent à garder le sang froid peu importe la situation et puis je me suis dis que les émotions faisaient partie de la vie alors j'ai accepté mon état et je suis entrée aux urgences pédiatriques. Je me suis souvenue de notre passage ici, il n'avait que neuf mois et avait été hospitalisé 1 semaine. Nous avions eu très peur alors, jusqu'à craindre le pire. Je pense que depuis je m'inquiète toujours un peu plus pour lui. Nous étions là encore une fois, mais cette fois pour quelques heures, ni fracture rien d'autre à craindre. Toute la journée il a recherché mes bras, et moi sous ce visage boursoufflé mon bébé mignon. Je l'ai câliné, aidé à s'endormir. Sa main a finalement relâché son étreinte pour une nuit que j'espère sereine, artiste cher à mon cœur.