claude Ponti

C'était samedi et nous allions rencontrer Claude Ponti. Malgré l'unique nuit prévue hors du nid, la voiture débordait de matériel, doudous, aussi d'enthousiasme pour un après-midi d'immersion dans l'imaginaire du papa des Touim's, de Tromboline et Foulbazar, de Blaise, créateur de Pétronille mon idole.... A peine étions nous sortis du village qu'Achille se souciait de savoir l'arrivée proche. Nous avons repensé aux mots qui n'existent que dans les livres, qu'on ne trouvera jamais dans le dictionnaire sauf dans celui de claude Ponti comme "le martabaffe", "le souin-gopatt-fol", des arbres- maisons, ou -aux secrets. Je suis à mon aise dans son univers drôle, on y  trouve aussi les bons mots pour aborder des émotions difficiles, des situations douloureuses. Enfin, seul Papa Sam et petit Charlie semblaient loin de notre agitation. Après la pause déjeuner au "truc DO" pas bon mais rapide, j'ai souhaité qu'ils s'endorment et ils se sont endormis. Nous avions quitté le point A depuis 2h et à l'approche du point B mes mains sont devenues moites. Il fallait que je trouve une phrase d'introduction, quelque chose d'intelligent, d’intéressant d'artistique presque. Lui m'a dit "tu vas pas faire ta groupie bredouillante aux joues rouges quand même, la honte!". J'avais oublié à quel point le tuffeau des bords de Loire peut-être éblouissant sous le soleil. Appareil photo OK, couches/coton OK, tétine-doudou OK, nous avons mis le pied dans la cour de l'Abbaye royale de Fontevraud à 14h43, Emmanuel, notre ami, guide et hôte était là, nous étions heureux de le revoir. Une foule de gens se promenait ou attendait un livre entre les mains, parfois même serré contre eux comme si quelque chose de précieux et personnel était à l'intérieur. Nous avons vu les maisons en terre créées par les enfants du foyer de Saumur, il était là, sous un tas de groupies un stylo à la main, les cheveux blanc les sourcils touffus et noirs, les yeux petits et brillants comme ceux d'un enfant. Vînt ensuite un moment d'errance dans cet endroit froid mais majestueux. Charlie en a testé l'accoustique. A la suite des deux pièces écrites pour le jeune public "où sont les mamans" et "bonjour" nous sommes entrés dans le cercle des privilégiés au palais. Le soir tombait et je n'avais pas eu aussi froid depuis longtemps. Un verre de Bouvet-Ladubay, un buffet gourmand, un petit jardin romantique planté d'une glycine,  d'arbres bourgeonnant, mes enfants, les seuls,  courraient-grimpaient. La fatigue se lisait sur tous les visages, je le regardais une dernière fois tentant de percer le secret d'un adulte à l'imaginaire d'enfant. Je n'osais pas m'approcher, mais je sentais son regard sur moi parfois, il se demandait probablement qui nous étions pour nous joindre à eux "backstage". Peut-être serai-je partie sans lui dire un mot, juste satisfaite d'un lieu partagé. C'était sans penser qu'Emmanuel le solliciterait pour une dédicace de "Ma vallée" que Zoé lisait assise à mes côtés. Alors, j'ai pu lui dire sans réfléchir le plaisir de raconter ses histoires à mes enfants, toute la psychologie qui ressort de ses textes puis, Merci, Encore, Au Revoir peut-être bien... Je ne me suis pas senti groupie et je n'ai pas rougi simplement j'étais heureuse d'avoir échangé quelques mots avec celui qui se cache derrière ces dessins, ces mots. MERCI Emmanuel tout cela est ton oeuvre .