instants passés.........

J'ai entendu le silence et j'ai eu peur! Leurs bagages sous le bras elle les a emmenés pour quelques jours. Encore imprégnée de l'odeur de mon bébé qui me quittait pour la toute première fois si longtemps (2 nuits) j'ai eu l'impression d'une montée de lait. Mon cœur s'est serré.  Il fallait  partir vite, empêcher mes larmes de trahir mon émotion. Le cœur d'une mère est cruel. Vouloir si fort, si longtemps le calme pour si vite le détester. Lui ne disait rien mais je crois qu'il était touché par le premier départ de Charlie. Avec ce si peu de bébé qu'il lui reste du haut de ses bientôt deux ans, notre petit dernier nous avait quitté. Il faisait si chaud ce jour là. Je me suis assise dans la cuisine toujours fraîche, le soleil lui réserve seulement ses derniers rayons. Dans quelques jours, il participera au défi du marais organisé dans notre petit village mytilicole. Trois fois par semaine il part, seul ou accompagné, pour une heure de course à pied. Ce soir là j'aurais dû le suivre. Je suis restée seule, désemparée, et comme toujours dans ces moments de détresse, j'ai fini par appeler maman. A son retour, rouge et trempé de sueur il m'a dit "on va manger à la porte verte ". Notre dernier repas sous la tonnelle date d'il y a deux ans alors que Charlie s'apprêtait à naître. J'ai dit "ok, mais vite j'ai faim". L'air y était plus frais, les roses en fleurs, la cuisine au beurre. Quelques hum...délicieux...fait moi gouter...plus tard, la balade, le coucher de soleil, les hirondelles survolant les terrasses et la langueur des soirs d'été. Je me sentais bien. Le lendemain nous partirions légers pour la plage et son hôtel, sans seau ni pelle, ma robe rouge, un mag de mode en main et quelques années de moins.