Sur la caillasse du Causse

Il est tard, enfin, pour moi. Il est 22 heures.

J'entends le match de foot et les oscillations de la voix du commentateur. Comme si à chaque instant un but pourrait être inscrit. C'est un des seuls sports où l'on conclu parfois sur un nul zéro-zéro, quelle déception et souvent l'homme dit " j'aurais mieux fait de ne pas regarder!!".

Comme les saveurs de l'enfance certains sons nous renvoient dans le passé, les commentaires de matchs de foot en font partie. Maintenant adulte, des sonorités du passé sont toujours empreintes de joie, comme la musique de papa dans la salle à manger le samedi matin, parfois d'ennui avec la rengaine des moteurs de F1 le dimanches après-midi.
Ce soir, je suis fatiguée des 7 kilomètres parcourus ce dimanche après-midi dans le Causse en contrebas de Rocamadour sur les bords de l'Alzou et pourtant je n'ai porté aucun des enfants, chacun a usé ses semelles sur les cailloux sans pester contre la distance.
Avant qu'il s'installe devant son match, infusion à la main, nous leur avons dit combien nous étions fiers d'eux, qu'ils avaient été vaillants et courageux. Deux valeurs qui j'espère résonneront dans leurs souvenirs.