birthday girl

Depuis 2 ou 3 ans l'émotion n'est plus la même à l'approche de mon anniversaire. Il y a toujours l'éternel "qui va y penser?", oui, et puis "vais-je être surprise?" mais aussi "ai-je tant vieilli?". Je me rappelle, le pas si lointain, "mademoiselle" et aussi"la jeune dame" et ça me réconforte. Elle ne m'appelle jamais mais choisi chaque année une carte avec délicatesse, cette fois elle m'appela le jour d'avant pour s'excuser ne n'avoir pu acheter la fidèle carte et me le souhaiter dans l'instant de peur de ne pas pouvoir le lendemain. Pourtant cette année elle m'a dit de vive voix "je t'appelle pour te souhaiter un bon anniversaire". Je lui ai demandé quelle petite fille j'étais, "sage dès le berceau" m'a-elle répondu, "comme tous mes petits enfants". Je lui parle chaque semaine, et chaque fois je maudits la distance qui nous sépare. Elle me transmet et je transmettrai à mon tour. Peut-être ce collier que j'ai réclamé si souvent comme une petite fille têtue. Il y a pensé, ou peut-être a-t-il attendu que je cesse ma réclamation comme on apprend la frustration à un enfant. Leurs prénoms à chacun gravés je porte désormais autour du cou. Charlie les pointe du doigt ces trois bonhommes y voyant bien son frère, sa soeur et "Lalie, moi" comme il dit. Achille est heureux le cadeau était sur la liste qu'ils m'avaient demandé. Je me serai contentée de ce plaisir qui laissait loin derrière le souvenir de mon velouté de butternut brûlé au troisième degrés et de la simple saucisse pâte que j'avais eu le courage de préparer pour ce jour de fête, mais je me souvenais des odeurs de chocolat et de caramel de la veille et de mon interdiction de pénétrer dans la cuisine. Un trois et un sept sur un brownie trois étages nappé de caramel saupoudré de cœurs roses et blancs, ma Zoé tenait son heure de gloire bien méritée tenant le gâteau fait avec si peu d'aide de papa. Demain, déjà, je serai la reine du jour d'avant...